domenica 1 dicembre 2013

LE PRIMARIE DEL PD VISTE DALLA FRANCIA. P. RIDET, Primaires du Parti Démocrate: et si c’était un flop ?, LE MONDE, 1 dicembre 2013

Alerte au Parti démocrate (PD, gauche) : le débat retransmis sur la chaîne privée Sky entre les trois candidats qui se disputeront le 8 décembre les suffrages des militants et des sympathisants pour devenir premier secrétaire du parti n'a réuni au maximum que 2,5 millions de téléspectateurs, soit une moyenne de 758 000 personnes sur la durée totale de la retransmission (2, 7% de parts de marché).  Il y a un an, le débat entre les prétendants à l'investiture du parti pour guider la coalition de gauche aux élections avait rassemblé jusqu'à 4, 5 millions de téléspectateur ( 6,22% de parts de marché).




A qui la faute? Aux candidats (Gianni Cuperlo - le représentant de l’appareil -, Giuseppe Civati - le plus à gauche - et Matteo Renzi - le favori des sondages)  qui ont moins cherché à afficher leurs différences qu'à mettre en avant leur bonne entente ? Au soupçon de fraude portant notamment sur des inscriptions douteuses dans des sections locales ? A un système électoral qui ne garantit pas aux vainqueurs une légitimité suffisante  pour remporter les élections (voir les cas de Walter Veltroni et de Pierluigi Bersani battus aux élections) et asseoir durablement leur autorité sur le parti (Veltroni et Bersani contraints à démissionner) ? A la concurrence du Mouvement 5 Etoiles qui a fait de la consultation systématique de la base son mode de fonctionnement général ?

Cette désaffection progressive a déjà été observée dans les chiffres de participation. Depuis la première consultation de ce genre en octobre 2005 qui ont vu 4 311 000 sympathisants de la gauche italienne participer au scrutin pour choisir leur candidat aux élections législatives, les primaires déclinent. En  octobre 2007, le scrutin organisé pour désigner le premier secrétaire du PD n'attirait plus que 3 517 000 électeurs. Ils étaient 3 102 000, deux ans plus tard, en 2009, pour le remplacer, et 2 800 000, en décembre 2012, pour investir le chef de file de la coalition de gauche au scrutin de février.
Ce sont, semblent-il, les plus jeunes qui boudent les urnes. Selon une étude publiée dans la version internet de la revue Il Mulino, les moins de 34 ans représentaient 30% des électeurs des primaires de 2007, une proportion tombée à 24% en 2009 et 22% en 2012.
Un désintérêt plus marqué porterait préjudice à Matteo Renzi, sorti vainqueur d'une première manche réservée au seuls encartés (avec 46,7% des suffrages) et marquée, là encore, par une participation en baisse (300 000 inscrits ont voté contre 467 000 en 2009). Or le maire de Florence a impérativement besoin d'une affluence soutenue des sympathisants pour l'emporter définitivement le 8 décembre et dépasser la barre des 50% des suffrages exprimés. Un objectif pas si aisé. En 2009 par exemple, Pierluigi Bersani vainqueur dans les sections avec 55,1% des voix n'obtenait que 52,3% des voix lors du scrutin ouvert aux non adhérents du PD.
Dans le cas où cette limite de 50% ne serait pas atteinte, il reviendrait alors aux 1000 membres de l'Assemblée nationale du parti de désigner, à bulletin secret,  le prochain premier secrétaire. Un scrutin interne - et peut-être verrouillé - dans lequel ce candidat issu des rangs de la Démocratie chrétienne aurait tout à perdre face à un appareil encore dominé par les anciens communistes qui  font tout pour garder leurs postes, leurs mandats et leur influence.
D'où une drôle de campagne. Réputé centriste, le maire de Florence "gauchise" son discours et menace de faire tomber le gouvernement d'Enrico Letta si ses exigences ne sont pas respectées. Objectif : attirer aux urnes les déçus des discours habituellement tièdes du Parti démocrate. Les caciques, eux, polissent leur déclarations, font allégeance au gouvernement, ou s’abstiennent de toute intervention. Objectif : parler le moins possible du scrutin du 8 décembre pour abaisser au maximum le taux de participation et priver Renzi d'une victoire que les sondages lui prédisent. Des primaires, mais quelles primaires ?

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